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Libye: Reprise de la production sur un site pétrolier majeur

La Compagnie nationale de pétrole libyenne (NOC) a annoncé, ce mardi, avoir levé l'état de "force majeure" sur deux sites pétroliers bloqués par un groupe armé, en pleine crise politique en Libye, et la reprise de la production sur l'un d'entre eux.

L'état de "force majeure", une mesure qui permet l'exonération de la responsabilité de la NOC, en cas de non-respect des contrats de livraison, a été levé sur les sites d'al-Charara et al-Fil, a affirmé la compagnie, dans un communiqué.

Les vannes situées à al-Riyayna, une localité à environ 140 km au sud-ouest de Tripoli, fermées depuis dimanche par "un groupe hors-la-loi", ont été rouvertes dans la nuit de lundi à mardi, "permettant la reprise de pompage du brut" depuis al-Charara.

Des difficultés techniques dues à la fermeture forcées des vannes empêchent toutefois la réouverture du champ al-Fil, situé dans le bassin de Morzouq à 750 kilomètres au sud-ouest de Tripoli, où la production n'a pas repris.

Les vannes permettant l'acheminement du brut depuis ce site "n'ont pu être rouvertes à cause d'actes de vandalisme (...) nécessitant l'intervention d'une équipe technique" pour effectuer des réparations, toujours selon le communiqué.

La Libye, qui dispose des réserves de pétrole les plus abondantes d'Afrique, tente de s'extirper de plus d'une décennie de chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, dans le sillage du Printemps arabe.

Un gouvernement parallèle intronisé par le Parlement libyen et qui s'efforce d'évincer l'exécutif en place à Tripoli a prêté serment jeudi, enfonçant le pays dans une crise institutionnelle qui rappelle les heures les plus sombres de la guerre civile.

Ces dernières années, l'activité économique du pays, très dépendante du pétrole, a été l'otage des divisions entre les camps rivaux. Certaines installations ont été détruites lors des conflits, en plus d'attaques ou blocus par des groupes armés ayant des revendications salariales ou sociales.

Le champ d'al-Charara, situé à environ 900 km au sud de Tripoli, produit en temps normal 315.000 barils par jour, sur une production nationale de plus de 1,2 million de barils par jour, contre 1,5 à 1,6 million avant 2011.

Il est géré par la société Akakus, co-entreprise entre la NOC, l'Espagnol Repsol, le Français Total, l'Autrichien OMV et le Norvégien Statoil.

L'émissaire de l'ONU et l'ambassadeur des Etats-Unis en Libye ont appelé, hier lundi, à la levée du blocus "qui prive tous les Libyens de leur principale source de revenus".

AFP